Extrait des Actes du 4e Colloque sur l'Histoire de l'Informatique
Jacques André et Pierre E. Mounier-Kuhn (eds.),
410 p., INRIA-Rennes, 1995, ISBN 2-7261-0938-1, p. 3-4.


The COLOSSUS project during World War II
(conférence invitée – résumé)

Brian RANDELL
Professor, Computing Laboratory
University of Newcastle Upon Tyne, England
Professeur Honoris Causa de l'Université de Rennes I


[Version intégrale : voir ci-dessous.]

Résumé

En octobre 1975, à l'issue d'un silence officiel de 32 années, le gouvernement britannique mettait à la disposition des National Archives une série de photographies accompagnées de commentaires sur le COLOSSUS. Celles-ci confirmaient que plusieurs ordinateurs numériques électroniques programmables avaient été construits en Grande-Bretagne au cours de la seconde guerre mondiale, les premiers étant opérationnels en 1943. Il a été établi que le COLOSSUS comportait 1500 lampes et fonctionnait en mode arithmétique parallèle à 5 000 impulsions par seconde. Nombre de ses fonctionnalités sont dévoilées : les entrées de données s'effectuaient via des bandes de papier perforées au rythme de 5 000 caractères par seconde ; il disposait de circuits électroniques autorisant les opérations mathématiques ; il était capable d'exécuter des opérations arithmétiques binaires et des opérations logiques booléennes ; il possédait des « registres de mémoire électroniques modifiables via des séquences d'opérations automatiquement contrôlées » ; une « logique conditionnelle (branchement) » ; des « fonctions logiques prédéfinies par des panneaux de connexions ou des commutateurs, ou conditionnellement sélectionnées au moyen de relais téléphoniques » ; les résultats étaient sortis sur machine à écrire.

Le Professeur M.H.A. NEWMAN a été nommé responsable de la formulation des spécifications afférentes au COLOSSUS et M. T.H. FLOWERS responsable de l'équipe chargée du développement de la machine. La conception du COLOSSUS a été influencée par les travaux d'avant-guerre de Alan TURING sur la « calculabilité », A. TURING faisait partie du même service que NEWMAN au sein du gouvernement britannique.

La levée partielle du secret entourant le COLOSSUS a permis d'obtenir des entretiens avec plusieurs personnes impliquées dans le projet. Notre exposé est en grande partie basé sur ces entretiens, mais il s'appuie également sur des informations relevant déjà du domaine public. Il vise à décrire, aussi précisément que les sources actuelles le permettent, l'historique du développement du COLOSSUS. L'accent porte d'une part sur les interactions entre le projet COLOSSUS et d'autres travaux menés par ailleurs sur les ordinateurs et les techniques numériques et, d'autre part, sur le rôle que les presonnes impliquées dans cte projet ont joué dans le développement de l'informatique en Grande-Bretagne à l'issue de la guerre.

On donne des informations détaillées sur la carrière de ces personnes, sur l'origine du concept de base et sur les procédures de conception et de construction de la première machine, puis d'une version Mark II. Cet exposé tente également d'évaluer le rôle de TURING dans l'affaire du COLOSSUS et d'établir un lien entre ce projet et les travaux contemporains conduits aux Etats-Unis, en partitulier ceux sur l'ENIAC.

Note des « éditeurs » de ces actes

Le texte intégral de la communication de Brian RANDELL est déjà paru en anglais, aussi ne jugeons nous pas utile de le reprendre ici :

– Brian RANDELL, « The COLOSSUS » in A History of Computing in the Twentieth Century – a collection of essays, (N. Metropolis, J. Howlett, and Gian-Carlo Rota eds.), Akademic Press, 1980, pages 47-92.

Une version fançaise du texte intégral est disponible :

–Brian RANDELL, Le projet COLOSSUS et la seconde guerre mondiale, Irisa, Rennes, novembre 1995.
Cette version a été numérisée et se trouve ici, sur le site de l'ACONIT.

 [Haut de cet article – This paper Top] – Décembre 2006
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